Le texte qui suit est extrait du numéro spécial du journal de BRIVE-INFORMATIONS, édité le 15 août 1954 à l'occasion du dixième anniversaire de la Libération de Brive. Précisons que l'article n'est pas signé.
Le récit en question rapporte des événements qui restent bien présents dans le souvenir des "vieux" brivistes, et dont plusieurs versions ont été rendues publiques. A noter que dans celle-ci, la date indiquée est peut-être erronée : la plupart les situent le 8 août 1944, et non le 26 juillet (voir aussi la note tout à fait en bas de cette page).
Le récit en question rapporte des événements qui restent bien présents dans le souvenir des "vieux" brivistes, et dont plusieurs versions ont été rendues publiques. A noter que dans celle-ci, la date indiquée est peut-être erronée : la plupart les situent le 8 août 1944, et non le 26 juillet (voir aussi la note tout à fait en bas de cette page).
DES CHEMINOTS DE BRIVE
UN TRAIN COMPLET AUX ALLEMANDS
Le 20 juillet 1944, le Commandant de la 23-19° compagnie, dont le P.C. se trouve à une quinzaine de kilomètres de Brive, reçoit des renseignements importants. On lui signale la présence en gare de Brive d'un convoi composé de 37 wagons en instance de départ pour l'Allemagne. Dans une partie de ce convoi bloqué à Brive par la rupture des communications ferroviaires, il y a 16 canons de 25 mm et 100 tonnes de vivres. Dans l'autre ont pris place 200 spécialistes de la Manufacture d'Armes de Tulle, déportés du travail. | machine; le mécanicien et le chauffeur, qui nous connaissent - car
nous sommes tous des cheminots - n'ont pas lieu de s'étonner. La machine
sort lentement du dépôt. Nous partons doucement pour ne pas donner l'éveil à l'ennemi, car la milice est en face de nous et la Kommandantur aussi. Le train se trouve sur la voie n° 3, sous la marquise. Deux canons de 25 sont braqués sur nous et les allemands ont l'ordre de tirer en cas de départ du train en direction de Limoges.A peine sortis, nous échangeons quelques mots brefs et nous expliquons au mécanicien et au chauffeur pourquoi nous sommes là. Leur réponse est instantanée : "D'accord". Arrivés au poste "A" d'aiguillage, Marceau descend seul. Il doit s'emparer de l'aiguillage et faire exécuter les manœuvres dont nous avons besoin pour faire sortir le train. Arrivés à la hauteur du poste "B", Louis descend à son tour, avec mission identique à celle de Marceau. Max et Marc restent avec moi. A nous trois nous devons enlever, à la barbe des boches, le convoi. La chance nous favorise : déjà une machine s'y trouve accrochée. Nous montons sur cette machine. Le mécanicien et le chauffeur sommeillent, assis sur leur escabeau. En quelques paroles, je leur explique ce que nous avons décidé de faire. Ils me répondent "nous sommes prêts". Effectivement la machine est prête à partir. Je passe à l'avant et ferme la clé d'air de la conduite des freins, afin d'éviter que le train ne soit bloqué au cas où quelqu'un tirerait sur le signal d'alarme. Soudain, à quelques pas de moi une lumière brille et se dirige dans ma direction. Je me renfonce dans l'ombre; quand la lueur arrive à ma portée, je mets le révolver sous le nez du porteur de lanterne : il se pourrait fort bien, en effet, que ce fut un cheminot allemand, mais c'est un français : tout va bien. | A-t-il les camions indispensables pour nous aider à enlever tout le matériel ? Alentours, un millier de gars des maquis de la Dordogne et de la Corrèze sont prêts à enlever les canons et le ravitaillement.5 h 45 : nous arrivons en gare d'Ussac avec un quart d'heure d'avance. Un magnifique tableau s'offre à nos yeux : près de quarante camions sont là, tous en marche. - "Ils étaient nombreux les maquis ?" - "Plusieurs milliers !" |