- Récit : l'incendie de Neuvic du 26 février 1854 et l'intervention de Notre-Dame de Pennacorn


D
ans son livre publié en 1856, "Histoire de la Confrérie de Notre Dame de la Consorse de Neuvic" (Doc. AD 19), le chanoine Jean-Joseph Marche qui a exercé son ministère à Neuvic de 1847 à 1875, raconte comme suit ce fait divers dont il a été le témoin :


"Le 26 février 1854, dimanche de la Quinquagésime, à 2 heures et demie du soir, le feu communiqué au toit en chaume de la maison Forénègre aîné, aubergiste et menuisier, par un coup de pistolet, dans une fête de retour de noces, se propagea avec tant de rapidité que tous les efforts de zèle et de courage ne purent l'arrêter.

Dans un instant douze maisons ou granges étaient, et à la fois, la proie des flammes, savoir :
1° - Maison et grange Forénègre aîné, aubergiste;
2° - Maison et grange neuves de Pélissier, aubergiste;
3° - Maison et grange vieilles de Pélissier, aubergiste;
4° - Maison Deynou père;
5° - Maison Auberti, scieur de long;
6° - Maison de Chastre, marchand libraire;
7° - Maison Escure, horloger;

8° - Grange de M. Estager, médecin;
9° - Grange de M. Dumoulin, expert.

Placé au centre de la ville, le foyer de l'incendie, favorisé par un vent violent, un ciel sans nuage et une sècheresse non interrompue depuis près de deux mois, menaçait la ville toute entière.

Les Autorités religieuses, civiles et militaires, les bons Frères de l'Ecole chrétienne, quelques dames de l'Association de Notre-Dame de Pennacorn, les notables, en un mot tous les habitants présents à ce sinistre rivalisaient de dévouement et d'activité pour suspendre la marche dévastatrice du feu.

Mais ses progrès étaient tels que, bientôt, malgré tant de secours, sept autres maisons commençaient à être envahies par les flammes, savoir :
1° - La maison et grange de M. Lacaze;
2° - La grange et maison de M. Chauvet père;
3° - La maison habitée par M. Queuille;
4° - La maison de Mme veuve Rigal;
5° - La maison Chabanne, cordonnier;
6° - La maison et grange Bredèche;

7° - La maison Michelon, dit Francillard.

Dans l'impossibilité presque évidente de pouvoir préserver la ville d'un incendie général sans le secours du Ciel, on crie de toutes parts :
Notre-Dame de Pennarcorn !... Notre-Dame de Pennacorn !... Elle seule peut nous sauver !!!....
Pour satisfaire à de si pieuses et pressantes sollicitations, M . l'abbé Marche, Curé de Neuvic, porte processionnellement et au chant des Litanies, sur le théâtre même du feu, cette antique Madone tant vénérée.

(Doc. Archives diocésaines)

Dès l'apparition de la Statue, le feu devient stationnaire et ne fait plus de progrès.
Les douze maisons, déjà presque dévorées par les flammes à l'arrivée de la Procession, sont seules embrasées; les autres qui commençaient seulement à être atteintes, sont préservées d'une destruction qui paraissait à tous les assistants comme inévitable.

Témoins oculaire de cet évènement [....], nous soussignés , certifions :
1° Qu'à l'apparition de la Statue de Notre-Dame de Pennacorn, le feu est devenu stationnaire et n'a plus fait de progrès;
2° Que la croyance générale attribue la cessation du feu à l'intervention de la sainte Vierge, par l'invocation de Notre-Dame de Pennacorn.

En foi de quoi, nous avons signé le présent procès-verbal".




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