- Récit : l'histoire du château du Bazaneix à Saint-Fréjoux


Avec sa toiture neuve, le bâtiment est hors d'eau. Mais le domaine est abandonné, et il tombe en ruines. Pourtant, depuis 1999, des efforts importants ont été faits pour le faire revivre. Le texte qui suit est rédigé à partir des informations datant de 2004, provenant du site www.passionchateaux.com/ch_bazaneix.htm .
Depuis, le domaine s'est à nouveau endormi ....
Les images qui illustrent ce texte sont des photographies prises en 2008.

Les tours du château se mirent dans l'eau des douves



LE CHATEAU DU BAZANEIX A SAINT FREJOUX

Le château oublié du Bazaneix se dresse au milieu d’une nature encore sauvage, à 800 mètres d’altitude. Le Bazaneix n'est pas un château connu, facile à trouver ou situé le long d'une route devant laquelle on passe par inadvertance. Il suscite déjà un intérêt par sa recherche. Et lorsqu'on le découvre au milieu des arbres centenaires, c'est l'émotion pure. Son nom (également orthographié Basanet), viendrait du mot espagnol Basana, que l'on retrouve aussi dans l'ancien provençal, qui veut dire "doublure". Ce terme provenant de l'arabe signifiait "peau de mouton" et par extension, "cavalerie", les tapis de selle les plus confortables étant en peau de mouton. Il est amusant de remarquer qu'en 1510, le terme"basaner" définissait un épiderme. Il existait des tanneries autour d'Ussel. C'est certainement le point de départ de cette appellation.

HISTOIRE

Cet édifice médiéval trouverait son origine au 12ème siècle. On trouve des traces, en 1335, d'Etienne d'AIX, seigneur du Bazaneix, puis d'Eymeric d'AIX, seigneur jusqu'en 1375. Jean de la PEYSSARIE lui succéda par alliance jusqu'en 1414, date à laquelle son gendre, Robert de LIGNEYRAC devint le nouveau seigneur du lieu.

Le Bazaneix passa en 1691 à la Maison de SOUDEILLES qui le vendit en 1777 à Jean-Antoine d'AMARZIT de la SERRE. Sous la Révolution, il passa aux mains de la famille de La CHAPELLE : Jean Baptiste puis Pierre Joseph y résidèrent. Elisabeth SEROUX de BIENVILLE, née DESJARDIN (1849-1895), liée à la famille, l'acquit en 1874. Son époux Pierre SEROUX de BIENVILLE (1845-1878) le restaura en 1876 et apposa ses armes au-dessus de la porte d'entrée. 


Ils eurent deux enfants :
- Marie-Jeanne Aimée SEROUX de BIENVILLE (1874-1929 au Bazaneix). Elle épousa (au Bazaneix le 11 décembre 1899) Pierre d'AMARZIT (1867-1935), fils d'Adrien et de Clotilde Blanche de La CELLE, dont il eurent une fille Suzanne (1900-1981) qui épousa le 16 février 1925, Christophe de BEAUMONT-BEYNAC (1895-1977), d'extraction chevaleresque, onze fois reçu aux honneurs de la Cour de 1758 à 1786, fils de Soffrey et de Blanche de GOURGUE.
- Henri SEROUX (1876-1956) marié (1926) à Fancisca y CINTA MIRET (1888-1957, fille d'Emile et de Basilia de TRES PALACIOS). Leur seule fille Jeanne (1927-1977) épousa Albert VATIN PÉRIGNON (1927) dont elle eut 3 enfants : Eric (1957), Joëlle (1960), et Christianne (1964).

Vers 1924, les d'AMARZIT résidaient toujours au Bazaneix. Avant la dernière guerre, Suzanne d'AMARZIT quitta son époux, le comte de BEAUMONT-BEYNAC, pour un roturier. Pendant des décennies, le château fut alors laissé à l'abandon. Il fut racheté, à l'état de ruine, en novembre 1999 par Véronique GEFFROY.

ARCHITECTURE

D’aspect très féodal, il est entouré de douves remplies d’eau, alimentées par un canal d'eau vive, fief des rainettes, des truites et autres insectes aquatiques. Elles assuraient au Moyen-Âge une défense contre d’éventuels assaillants. Un pont en pierres du 19ème permet d’accéder à l’entrée principale.

A la fois authentique et majestueux, dans un parc de sept hectares où se côtoient des arbres centenaires, le château du Bazaneix se compose de deux plans rectangulaires armés de contreforts, l’ensemble rehaussé de trois tours rondes munies de meurtrières, dont 2 épaulant le pignon sud-ouest, la 3ème sur la façade étant la tour d'escalier. 












RESTAURATION

Pendant près de trente ans d’indifférence, la nature avait repris ses droits et endommagé la maçonnerie. La végétation, mauvaises herbes et arbustes en tête, avait également élu domicile jusqu’au sommet des tours. Abandonné et délaissé, le château connut aussi les pillages. Plusieurs cheminées de style furent même sciées pour être ensuite réajustées au sein d’habitations particulières.

Véronique GEFFROY, originaire du département de la Vienne, devint propriétaire de cet édifice en novembre 1999. Dès lors débuta un vaste chantier de rénovation avec l’appui d’une association spécialement créée, “Mémoire du Bazaneix”, dont l'objectif est de restaurer entièrement le site à l’intérieur comme aux abords du château, et de le promouvoir à des fins culturelles et touristiques : déjà la réfection de la charpente a été effectuée, et la toiture recouverte d’ardoises comme auparavant et dans le respect des règles. Les douves ont été débroussaillées, curées et, progressivement, la place forte retrouve une certaine allure, jusqu’à la girouette qui a été restaurée et “dorée à la feuille”.

Au fur et à mesure de l’avancée des travaux, le château du Bazaneix obtint successivement le grand prix des “Vieilles Maisons Françaises” et le prix “Belles Demeures”.

Aux pieds du Bazaneix, les dépendances furent été elles aussi scrupuleusement restaurées et servent depuis de gîtes aux touristes de passage dans la région.















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