Le texte qui suit provient des archives départementales de la Corrèze (cote Br 1965). Il s'agit de trois pages
dactylographiées écrites en 1971 par le dénommé Joseph Ballet, au sujet
duquel nous n'avons aucun renseignement. C'est visiblement le brouillon d'un exposé qui a été fait sur place par un érudit de
l'époque, lors d'une visite des lieux par les adhérents de deux
"sociétés savantes". Voici ce texte, partiellement remis en forme, avec
les quelques rectifications manuscrites anonymes qui y ont été ajoutées
par la suite. Les photographies datent de 2008. Si nous en croyons un docte prélat Dom Pitre
dont l'érudition était grande, il y avait eu en ce lieu du Lieuteret une
maison forte habitée par un leude du nom d'Alon, en 681. La façade du château Construction massive avec
ses hauts toits fort inclinés, avec au centre un clocheton bulbeux, elle
se compose de trois corps de logis se joignant à angle droit en forme
de fer à cheval, faisant cour entre eux. Un seul étage. Les ouvertures
allongées correspondent exactement. Un bandeau léger coupe la façade en
deux parties, celui-ci se continue sur les deux ailes. La duchesse de Montmorrency, Marie-Félice des Ursins, petite-nièce du Pape Sixte-Quint était à la tête d'une immense fortune; en souvenir de son mari gouverneur du Languedoc, elle témoigna sa reconnaissance au seigneur du Lieuteret : celui-ci avait été le confident de son époux. Aussi eut-elle à coeur de contribuer à l'embellissement de la demeure d'un des fidèles de celui-ci. Est-ce elle qui amena La Quintinie au Lieuteret pour dessiner les jardins en terrasse ? Henri II de Montmorrency, Maréchal de France, avait été décapité à Toulouse le 4 octobre 1632 (ou, selon certains, le 20 Octobre, sur ordre du Cardinal de Richelieu), devant la statue du roi Henri IV son parrain. Son corps sera ensuite retiré de l'église Saint Cernin, son tombeau provisoire, le 1° mars 1645. Un long cortège l'accompagnera vers sa sépulture définitive, dans l'église de la Visitation, à Moulins, dans l'Allier, ville dans laquelle son épouse avait pris le voile. Un monumental tombeau lui avait été préparé. Pour éviter des manifestations de sympathie, la Cour avait demandé à ses sympathisants de traverser les grandes villes de nuit, et de ne célébrer des messes basses que dans les chapelles des villages. C'est ainsi que le cortège arriva en vue des terres d'Anne de Soudeilles. Celui-ci fit venir à sa rencontre tous les nobles du pays. La dépouille mortelle passa la nuit dans la chapelle du Lieuteret. Le lendemain, un service solennel fut chanté dans l'église de Darnets, avec toute l'élite de la région (n'oublions pas que le supplicié était le cousin germain d'Anne de Lévis, duc de Ventadour, Pair de France). L'église de Darnets La chapelle castrale du Lieuteret, avec ses nervures prismatiques date du XV° siècle; elle a été remaniée en 1616, ainsi que l'atteste la clé de voute ornée des armes des Soudeilles et des Lusançon (Antoinette de Farges de Luzançon, riche héritière originaire de Pézenas, était l'épouse d'Anne de Soudeilles). La Révolution ne laissa pas indemne le château. Des Sans-culottes de Meymac et de sa région s'en prirent aux deux tours du XV° siècle et les démolirent presque complètement. Quelques années plus tard, lors des restaurations, les maîtres du lieu firent niveler les substructions et substituèrent aux lambris rehaussés de peintures délicates, des plafonds plus modernes. Un tympan ogival n'ayant plus son utilité fut récupéré et déposé sur une porte des dépendances où il se trouve actuellement. Nous
ne voulons pas faire l'historique de la famille de Soudeilles au
Lieuteret. Ici nous glanerons les principaux personnages marquants de
cette vieille lignée. Monsieur Vincent
Viénot de Vaublanc actuel propriètaire s'est toujours attaché avec un
soin digne de tous les éloges à conserver au Lieuteret son caractère de
l'époque Louis XIII qui en fait une des belles demeures du Limousin. Le château, vu coté jardins |