- Récit : l'incendie du 2 mars 1912 à Objat


Sur la place du Marché aux Fruits s'élèvent, ou plutôt s'élevaient trois bâtiments importants : l'auberge tenue par Mr Chouzenoux, les écuries et le grenier à fourrage de cette même auberge, et, contigu, le troisième bâtiment occupé par les familles Célérier, journaliers qui avaient quatre enfants, et Pommepuy ayant également quatre enfants.

A dix heures du soir, le samedi 2 mars 1912, le feu éclata soudainement dans les écuries de l'auberge au rez-de-chaussée et gagna avec une rapidité foudroyante les étages supérieurs, envahissant les escaliers et rendant impossible toute fuite par ces issues.

Alarmée par le tambour et le tocsin, la population se précipita sur les lieux du sinistre, mais l'intensité du fléau rendait les approches dangereuses. Les premiers secours organisent cependant « la chaine », la commune d'Objat étant alors dépourvue de pompe à incendie.
A l'aide d'échelles et en utilisant une lucarne située derrière le bâtiment, on put sauver la femme Pommepuy, trois de ses enfants, et enfin Mr Pommepuy. La fille aînée, Philomène, en proie  à une terreur folle, s'était glissée sous le lit. On l'y oublia.

Malgré les efforts des pompiers et des hommes qui combattaient le fléau, le feu redoublait d'intensité, et il fut évident qu'on ne pouvait plus rien faire pour arracher la famille Célérier à la mort.

Enfin, vers minuit, on était à peu près maître du sinistre, et l'on pouvait à l'aide de crocs retirer des décombres incandescents les corps des malheureuses victimes.

Ce fut d'abord le cadavre de Mr Célérier, 41 ans, qui, enveloppé dans un drap, fut transporté dans la salle du conseil municipal transformée en chambre mortuaire.

Peu après on y conduisait le corps de Mme Célérier, 41 ans également, puis ceux de leurs enfants, Esther, 12 ans; Antoine, 11 ans; Louise 8 ans; Louis, 6 ans, et enfin la jeune Philomène Pommepuy, âgée de 10 ans.

Vers deux heures du matin, le feu avait terminé son œuvre. Des maisons incendiées, il ne restait plus que les murs, toits et planchers s'étant effondrés.


(d'après la presse d'époque)


Sinistre d'Objat : maisons incendiées dans la nuit du 2 au 3 mars 1912, dans lesquelles ont péri 7 victimes.


Les obsèques des victimes le 4 mars 1912 : le char funéraire



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