des Archives municipales de Brive le 6 janvier 1921 (Doc. AM Brive).
"BONUS" LA FOIRE DES ROIS DU 7 JANVIER 1929 Voilà un sujet qui tombe bien, à une semaine de l'édition de 2017 de cette importante manifestation. Le
texte qui suit est un extrait du numéro 1843 de l'hebdomadaire La Croix
de la Corrèze, daté du 13 janvier 1929 (AD19 - cote 68Pr 26). Contrairement à nos habitudes, et à la raison d'être même de ce site,
il ne sera pas accompagné d'images. Les photographies publiées par le
journal sont en effet de bien trop mauvaise qualité pour être publiées
ici. Mais il va nous permettre d’appréhender l'évolution de la Foire des Rois de Brive au cours des 88 dernières années. "La Foire des Rois, à Brive, le 7 janvier, est l'une des plus importantes foires grasses de la région. [
... ] Dès avant le jour, gens et bêtes affluent par les diverses
avenues. Les premiers trains arrivent bondés. Dès huit heures les divers
marchés sont garnis et les ventes commencent. La Guierle est couverte de porcs. Notre photo de première page en montre un coin pris vers dix heures, alors que les animaux vendus sont déjà partis pour la gare. [
...] Il n'y a point à Brive les gros porcs de la haute Corrèze, mais
ils ont le poil fin et leur qualité est excellente. La photo ci-dessus
donne une partie de ceux de la propriété de Galaud, dont le regretté M.
Beylie fit un centre d'élevage depuis longtemps réputé. Son gendre, M.
Fronty, secondé par une personne de choix, continue cette tradition en
connaisseur expérimenté, et il accueille dans ses domaines bien aménagés
avec une bonne grâce charmante. A
midi le plupart des porcs étaient vendus, au prix moyen de 380 fr. les
50 kilos, mais plusieurs lots dépassèrent 400 francs. A la gare, à la
nuit, on embarquait encore et de nombreux wagons furent expédiés dans
toutes les directions. Même abondance et même activité sur les autres marchés. Place Thiers, beaucoup de bétail gras ou pour le travail, et ventes nombreuses et à bon prix. Nouvelles hausses sur les veaux de lait. Bon débit pour les nourrains [ndlr : nourrain = jeune porc après le sevrage et au début de la période d'engraissement]. Le
Civoire est une vaste nappe sur laquelle plusieurs milliers d'oies
dodues étalent leur graisse dorée. Il y en a tellement qu'il est
difficile de passer ce qui provoque certains incidents. On regrette que
ce jour là les forains ne soient pas installés ailleurs. Oies trop
nombreuses, du reste, car si on obtient 8 et même 9 fr. le matin pour la
livre d'oie morte, il faut se contenter de 6 fr. 50 et 7 fr. vers midi
et le soir il reste quelques invendus. Les foies ont varié entre 20 et
25 fr., les truffes entre 90 et 100 fr. la livre. Le pâté truffé n'est
plus possible que pour les nouveaux riches. Même
activité sur les autres marchés et dans les magasins. Les forains
envahissent tous les coins et ils sont tous entourés. Des millions de
francs furent échangés lundi à Brive, et la Foire des Rois conserve son
renom de grande et bonne foire". On
aura noté l'importance du Chemin de fer dans la réussite de cette
manifestation, mais aussi une organisation toute différente de celle que
nous connaissons aujourd'hui. Plusieurs sites sont concernés, La Guierle, bien sûr, mais aussi la place Thiers, la place du Civoire et d'autres. La
Guierle est alors le royaume des seuls cochons; pas la moindre
volaille. La place Thiers reçoit le bétail. Oies, foie gras, truffes et
pâtés divers sont regroupés sur la place du Civoire. De grands absents
en cette époque lointaine : les canards et leurs foies ne sont pas
encore à la mode.(1° janvier 2017) |