Cette page a été réalisée à la fois à partir de cartes postales et commerciales anciennes, de photographies, d'extraits de presse, de "vieux papiers", mais aussi - une fois n'est pas coutume - à partir d'un témoignage, celui de la petite-fille de Monsieur Bouyssoux, propriétaire d'un garage au début des années 1900.
LE GRAND GARAGE DU CENTRE BOUYSSOUX
Son histoire est compliquée, puisque au cours des temps, il a été implanté sur trois sites différents, voisins toutefois. Elle nous a été racontée par Madame Mielvaque, la petite-fille de son créateur, Jean-Baptiste Bouyssoux, qui a bien voulu nous recevoir de façon fort sympathique pour évoquer les temps anciens. Au départ il y avait un établissement modeste situé au 2 bis de la route de Bordeaux. Il était juste derrière l'immeuble du photographe Beynié, celui qui fait l'angle de la route de Bordeaux et de la rue Charles Gobert. L'emplacement a été plus tard occupé par le journal Centre Presse, et par Presse Service. C'était le début de l'automobile. Le Grand Garage du Centre, au 2 bis de la route de Bordeaux (Photo col. Mme Mielvaque) A l'époque, Jean-Baptiste Bouyssoux s'occupait aussi bien des bicyclettes que des automobiles. Celle qui est présentée à la vente sur la voie publique est une 12HP Autobloc, ainsi qu'il est précisé sur son arrière. Les bidons sur le trottoir contenaient de l'essence : c'était la façon de vendre le carburant avant l'apparition des pompes, pour les rares voitures en circulation ! La maison était aussi dépositaire ("stockiste") des pneus Michelin. Bien vite, il fallut s'agrandir. Jean-Baptiste Bouyssoux le fit de deux façons différentes, sans que les dates exactes puissent être précisées, ni que nous sachions quelle fut la première des deux opérations. Mr Bouyssoux se rendra d'une part acquéreur d'une ancienne écurie dont l'étage servait à stocker du fourrage pour les chevaux d'un entrepreneur voisin. Les locaux étaient vastes. C'était au 4 de la rue Charles Gobert, tout près du square Majour (actuel square François Chassagnac) et du Grand Hôtel de Bordeaux. Des travaux importants d'aménagement furent entrepris. Le résultat sera remarquable. Le Grand Garage du Centre au 4 de la rue Charles Gobert (Col. Maryse Chabanier) Sur la carte précédente, la famille du propriétaire pose près des deux premières voitures alignées le long du trottoir, et au balcon central de l'immeuble. La jeune demoiselle sur le marche-pied est la fille de Jean-Baptiste Bouyssoux, l'homme au canotier; autrement dit, c'est la Maman de notre informatrice. Et sa Grand-mère est au balcon ! Le photographe n'était pas avare de ses prises de vue. En voici une autre, à peine différente, prise à quelques secondes de la précédente. Le Grand Hôtel de Bordeaux, en arrière, y apparait de manière plus visible. (Col. particulière) Jean-Baptiste Bouyssoux mit d'autre part en chantier la construction de nouveaux bâtiments, de l'autre coté de la route de Bordeaux, au numéro 3, juste en face du tout premier siège de l'entreprise. Sur une portion d'une photographie aérienne de 1924 qu'il a extraite du site Internet de l'I. G. N. "Remonter le temps", notre complice M. V. a matérialisé -approximativement- l'emplacement des trois sites du Grand Garage du Centre : (Cliquez sur l'image pour la rendre plus lisible) (Doc. M. V. à partir du site de l'I.G.N "Remonter le temps") Attardons nous sur le troisième. Il était situé au bout d'une longue allée qui partait de la route, et se composait, sur la droite, de quatre grands bâtiments accolés. Le premier hall était réservé à l'exposition des voitures neuves à vendre. Une carte postale nous en présente l'intérieur : Le hall d'exposition du Grand Garage du Centre au numéro 3 de l'avenue de Bordeaux Les petits bâtiments, du coté gauche de l'allée, étaient des garages individuels que le propriétaire louait à des particuliers. Sur le trottoir une pompe à essence était installée, toute proche de l'entrée. Elle apparait en arrière-plan d'une mauvaise photo de presse extraite du compte-rendu d'une manifestation organisée en novembre 1940 devant l'Hôtel de Bordeaux.(Col. Maryse Chabanier) L'entrée du garage et sa pompe à essence (La Croix de la Corrèze du 1-12-1940 - Doc. AD19 - cote 68Pr 37) La maison était concessionnaire des marques de voitures Donnet et Panhard, puis Panhard et Levassor. Une centaine d'automobiles était stockée sur les différents sites. On pouvait en acheter, comme en louer. Les acheteurs, ou souvent leurs chauffeurs, avaient de plus la possibilité d'apprendre à conduire sur place. La maison faisait en outre en quelque sorte taxi, puisqu'elle dépêchait aux arrivées de trains à la gare, voiture et chauffeur pour amener à l'Hôtel de Bordeaux les riches voyageurs qui souhaitaient y descendre. Nous avons évoqué en début d'article l'immeuble du photographe Beynié (c'est lui qui, en voisin, a pris les clichés des trois cartes postales présentées plus haut). Il est presque au centre de l'image sur la carte qui suit, et l'on peut distinguer, de part et d'autre, deux des sites du Grand Garage du Centre, même si, à gauche, une imposante enseigne Beynié est quelque peu gênante. (cliquez sur l'image pour l'agrandir et mieux en voir les détails) (Doc. delcampe.net) Notons que, contrairement à ce que l'on pourrait penser, il n'y a aucune communication intérieure entre les deux bâtiments. L'entreprise cessera son activité vers 1950. L'immeuble de la rue Charles Gobert sera alors transformé en appartements. Les bâtiments du coté droit de la route de Bordeaux ont été détruits il y a quelques décennies pour faire place à un grand immeuble. Ceux de la partie gauche abritent toujours un local commercial. L'immeuble du garage Bouyssoux de la rue Charles Gobert, aujourd'hui (Cliché JPC - 31 janvier 2017) |
LE CENTRAL GARAGE (Col. Maryse Chabanier) Il n'a pas été réellement localisé. D'après Lucien Most, il pourrait avoir été situé rue Carnot, à proximité de l'actuelle Recette municipale. Le Central Garage en 1909 (Doc. delcampe.net) |
LE GARAGE FORD DE L'AVENUE DE BORDEAUX
ET LE MONDIAL GARAGE TEXIER (Doc. Delcampe.net)
Le Garage Ford était installé sur une petite surface, entre le Café de Bordeaux et l'aile droite du Grand Hôtel de Bordeaux. L'emplacement est aujourd'hui occupé par un marchand de journaux. Il y avait auparavant à cet endroit là le Mondial Garage de Messieurs Texier et Pradels, puis Texier père et fils, concessionnaires Lincoln, Ford et Fordson, dont nous n'avons aucune image. Dans son livre "Brive dans la première moitié du siècle", Lucien Most en présente une superbe, au bas de sa page 138. Mais cet emplacement n'était que la vitrine du Garage Texier. L'établissement principal se situait tout près de là, au 10 de la rue Charles Gobert, à quelques dizaines de mètres du garage de Monsieur Bouyssoux. Publicité parue dans la presse d'époque (Doc. delcampe.net) Le bâtiment a été détruit au cours de l'année 2016 en vue de la construction d'un nouvel immeuble qui devrait accueillir garages individuels à louer et bureaux. Il ne subsiste début 2017 qu'une partie du mur donnant sur la rue. Les vestiges du Mondial Garage Texier, au 10 de la rue Charles Gobert. (Cliché JPC - 31 janvier 2017) |
L'ATELIER DE MÉCANIQUE-AUTO SAINT GERMAIN - PRADEAU
Ce n'est pas une entreprise qui a laissé son nom dans le souvenir des brivistes. Mais elle était importante à son époque. Maryse Chabanier nous en offre une carte commerciale inédite, recto et verso. (Col. Maryse Chabanier)
Le verso précise les prestations offertes à la clientèle par la maison : Elle était installée 17 boulevard du Salan, mais l'entrée des ateliers se faisait par l'arrière, sur la rue Sallès. L'entrée des anciens ateliers par la rue Sallès, aujourd'hui (Cliché JPC - 1° janvier 2017) |
LA CARROSSERIE AUTOMOBILE PH. CLAUX
Beaucoup se souviennent de cette très importante entreprise. Elle était installée 71 avenue Alsace-Lorraine. C'est sur une brocante que notre complice M. V. a trouvé un ancien article de presse qui la présentait. Commençons par la photographie. On y remarque le nombre de véhicules en chantier et l'importance de la main-d’œuvre, mais aussi, au-dessus de l'autobus de droite, le portrait du Maréchal Pétain qui domine la scène. Par la suite, Maryse Chabanier a eu l'opportunité d'acquérir un autre exemplaire de la photographie. (Col. M. V./M. C.)
Le texte qui l'accompagne est un véritable publi-reportage comme on dirait de nos jours. Nous vous le livrons dans son intégralité. "Fondée en 1922 par M. Philippe Claux, cette maison s'est spécialisée dans la carrosserie automobile et a acquis rapidement une notoriété que le fini et la qualité de sa construction explique et consacre. Dans ses ateliers de Brive-la-Gaillarde où M. Philippe Claux a fait une installation moderne, les travaux complets de la carrosserie métallique, industrielle ou commerciale, la tôlerie, la peinture, la garniture, la miroiterie, l'émail à froid y sont exécutés avec les derniers progrès de la technique moderne. Dès l'ouverture de cette maison, les châssis neufs venaient y revêtir leur parure et nos routes de Corrèze sont toujours sillonnées par des voitures dont l'excellence de la carrosserie "signée Philippe Claux" a défié les années. L'après-guerre a vu fournir à cet atelier un effort tout particulier dans les réparations, la transformation des camions et également, dans l'installation des gazogènes. Certes des difficultés se dressent chaque jour et nécessitent beaucoup d'efforts pour arriver à satisfaire une clientèle qui s'accroit toujours malgré les événements actuels. Mais grâce à la compétence commerciale de son fondateur (ajoutons qu'il est également administrateur de la branche "Carrosserie de la 7° région économique"), bien secondé par son fils Raymond, entouré d'un personnel particulièrement qualifié, cette maison s'est adaptée aux circonstances actuelles, et l'on peut être assuré qu'à l'instar de beaucoup de nos industries, elle tiendra fermement sa place parmi celles qui ont fait et feront le plus pour la renommée de notre belle Corrèze". L'ancienne carrosserie Claux au 71 de l'avenue Alsace-Lorraine, aujourd'hui. (Cliché JPC - 31 janvier 2017) L'entreprise Claux ne tardera pas à diversifier son activité, en même temps que l'industrie automobile évoluait. La fabrication de machines à laver sera une des premières étapes. Elle deviendra par la suite l'un des fleurons industriels de la ville. |
D'AUTRES GARAGES DE BRIVE, A PARTIR DE VIEUX PAPIERS
(Doc. delcampe.net) <=== Garage Limousin de Cyprien Faurie - 28 avenue Alsace-Lorraine et 2 rue de Selves, depuis 1927. Concessionnaire des automobiles et camions Berliet. Garage Corrézien de E. et C. Bielli - Route de Tulle ===> <=== Garage du Théâtre de François Morance - Concessionnaire Peugeot - Avenue du 14 Juillet. Garage de la Poste de Georges Puyjalinet ===> Agent Renault - Avenue du Général Leclerc et rue Marcellin Berthelot. <=== Grand Garage de C. Mallet - Agent Talbot, Delahaye, Suère - 17 route de Paris. N'oublions pas aussi ces établissements qui apparaissent dans un annuaire téléphonique de 1948 : - le garage E. Feuillade, 12-14 avenue du Président Roosevelt; - le garage des Stades Delbos, avenue du 11 novembre; - le garage Maumont, 17 avenue Pasteur; - le garage Crémoux, 20 avenue du Maréchal Bugeaud; - l'Excelsior garage Hourtoule, 30 avenue Maréchal Staline (avenue de Paris); - le garage Sauvanet, 130 avenue Thiers; - le garage O. Froidefond, 53 avenue des Alliés; - etc... Notez enfin qu'un grand "BONUS", largement illustré, est consacré au garage Taurisson, vers le bas de notre page dédiée à l'avenue de Toulouse. C'est ici : CLICK. |
(1° avril 2017)