C'est l'ancien petit séminaire de Brive, et ancienne demeure de la famille de Calvimont. Il a été inauguré le jeudi 21 décembre 1989 par Mr Biasini, alors Secrétaire d’État Chargé des Grands Travaux.
sculptures et fenêtres sur cour d'honneur (Doc. delcampe.net)
"BONUS 1" LABENCHE AVANT LE MUSÉE
Après la séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905, et les "inventaires" de 1906, l'Hôtel Labenche était devenu la propriété de la commune : c'était auparavant le petit séminaire de la ville. Les plans qui suivent sont plus proches de nous : ils datent de 1941. La municipalité avait alors profité de ces vastes locaux pour y loger un certain nombre d'associations et de services municipaux. Faisons le tour du propriétaire, afin d'identifier les occupants. Et n'hésitez pas à cliquer sur les documents pour les rendre lisibles. (Doc. Archives municipales Brive - cote 1R 75)
Le rez-de-chaussée : outre le logement du concierge, il abrite alors la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze, l'Harmonie Saint Cécile, le groupe folklorique des Pastourelles Limousines, la Bourse du travail, ainsi que les cuisines et réfectoires de la cantine scolaire. Le local de répétition de la fanfare Les Touristes est quant à lui situé au sous-sol. (Doc. Archives municipales Brive - cote 1R 75)
Le premier étage : on y trouve tout d'abord la bibliothèque municipale. Et puis aussi un local d'archives de la mairie, et de nombreuses salles de classes, annexes d'écoles trop à l'étroit dans leurs locaux respectifs : le collège, l'école général Dalton et l'école Jules Ferry. Les Touristes y ont un bureau, et la bourse du travail y apparait à nouveau. (Doc. Archives municipales Brive - cote 1R 75)
Le deuxième étage : l'Union Athlétique Briviste y est hébergée. A l'arrière, sur la droite se trouve un local appelé "Renaissance"; c'est celui qui avait été attribué à une petite troupe de théâtre briviste, qui, à une certaine époque, portait ce nom : "Renaissance". Toutes les autres parties de l'étage sont qualifiées de délabrées, et sont soit condamnées, soit non utilisées. Plus tard, d'autres associations, d'autres services s'installeront à Labenche : l'école de musique, le dispensaire où de nombreux élèves des écoles de Brive passeront des radios pulmonaires ou bien se feront vacciner, les anciens combattants, ... L'écrivain briviste Pierre Bergounioux évoque très bien cette période d'avant l'installation du musée à Labenche, dans "La mort de Brune", et dans "L'empreinte". =¤=¤=¤=¤=¤=
Mais en examinant ces 3 plans, nous avouons avoir fait une découverte : la présence d'une vaste cour intérieure que nous ne connaissions pas, et dont beaucoup de brivistes doivent aussi ignorer l’existence. Le service de l'Inventaire et du Patrimoine Culturel de la Région Limousin a bien voulu nous permettre de la visiter, en nous fournissant trois photographies de cette cour "secrète", prises des années plus tard, en 1998. Hôtel Labenche, cour intérieure (vue de l'élévation postérieure du corps de logis)
© RÉGION LIMOUSIN. Service de l’inventaire et du patrimoine culturel. Cliché Philippe Rivière 1998. Autorisation du 16-10-2014.
<=== Hôtel Labenche, cour intérieure (vue d'ensemble) © RÉGION LIMOUSIN. Service de l’inventaire et du patrimoine culturel. Cliché Philippe Rivière 1998. Autorisation du 16-10-2014.
Hôtel Labenche, cour intérieure ===> (détail d'une fenêtre du rez-de-chaussée) © RÉGION LIMOUSIN. Service de l’inventaire et du patrimoine culturel. Cliché Philippe Rivière 1998. Autorisation du 16-10-2014.
Cette cour vous intrigue ? La voici, vue de haut, à une date encore plus récente, sur une image de Google Earth, enregistrée par notre expert M. V. : elle est cerclée de rouge. (Doc. Google Earth) |
"BONUS 2" QUAND LA SOCIÉTÉ SCIENTIFIQUE HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DE LA CORRÈZE
ÉTAIT À LABENCHE La
Société scientifique historique et archéologique de la Corrèze (SSHAC) a été
créée en septembre 1878. C'est la plus vieille société ou association de
Brive, encore en activité.
Alors qu'elle était présidée par le
Docteur Grillère, elle trouva un premier refuge dans les locaux de
l'Hôtel Ségéral-Verninac dont l'entrée principale donnait sur le
boulevard Carnot (actuel boulevard Koënig).Le long séjour de la SSHAC à Labenche a laissé quelques traces photographiques, que nous vous présentons. Sur la porte d'entrée dont chacun reconnaîtra l'entourage, la Société est désignée de façon simplifiée, sous le nom de "Société archéologique" : à l'époque, les archéologues sont en effet nombreux parmi ses principaux responsables; citons en particulier l'abbé Jean Bouyssonie, Armand Viré, ou plus tard Jean-Lucien Couchard. <=== La porte d'entrée des locaux est grande ouverte : c'est actuellement celle de l'accueil du musée, juste après le grand escalier qui dessert les étages. A l'arrière on distingue les rayonnages chargés de vieux livres. Nous somme en 1958. © Ministère de la Culture et de la Communication, Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Dist. RMN-GP. Cliché Jean-Jacques Sill, architecte, 1958. Autorisation de reproduction du 14-06-2016. La même porte, fermée, en 1981 ===> © Ministère de la Culture et de la Communication, Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Dist. RMN-GP. Cliché Martine Plouvier, photographe, 1981. Autorisation de reproduction du 14-06-2016. <=== Nous voici à l'intérieur des locaux. Au-dessus de la grande cheminée, bien en évidence, trône le buste d'Ernest Rupin réalisé, sur commande, par le célèbre statuaire né à Limoges, Henri Coutheillas, membre du jury et du Comité de la Société des Artistes Français. Au premier plan, le bureau du bibliothécaire de l'époque est encombré de documents divers et de fichiers manuels. © Ministère de la Culture et de la Communication, Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Dist. RMN-GP. Cliché Jean-Jacques Sill, architecte, 1958. Autorisation de reproduction du 14-06-2016. Notre dernier cliché, plus ancien, a été pris dans la cour de Labenche, alors que la Société fêtait ses 50 ans d’existence, en septembre 1928. Gabriel Soulié en était alors le Président. Précisons qu'à cette date la SSHAC n'avait peut-être pas encore son siège sur place, mais qu'elle pouvait utiliser les locaux, au moins ponctuellement. De très nombreux sociétaires étaient présents, souvent venus de loin. C'était l'époque du canotier et de la moustache pour les hommes. Quant aux femmes... on les cherche ! La manifestation dura deux jours; le programme concocté était particulièrement chargé. En voici un résumé. Le samedi : . délégation au cimetière, . messe à Saint Martin,
. séance solennelle à Labenche,
. banquet à la rôtisserie de la Truffe Noire,
. visite du Musée sous la conduite de Raphaël Gaspéri,
. visite de la vieille ville sous la conduite de Louis de Nussac,
. vin d'honneur à la mairie,
. le soir, au théâtre, conférence d'Henri de Jouvenel sur le Cardinal Dubois.
(Cliché La Croix de la Corrèze n° 1826 du 16-9-1928 - Doc. AD19 cote 68Pr 25) Le dimanche :
. excursion à Turenne (avec Louis de
Nussac) et Collonges (avec l'abbé Bardon, Raphaël Gaspéri et Gabriel
Soulié en sa qualité de Président des Amis de Collonges),
. exposé d'Armand Viré sur Uxellodunum.
Lorsque
commenceront les travaux à Labenche pour permettre d'y transférer la
musée municipal, la SSHAC sera relogée sur le site du Musée Ernest
Rupin. Quand ce lieu sera choisi pour accueillir les Archives
municipales, un point de chute lui sera trouvé à Malemort, rue de
l'Industrie.
C'est là qu'elle reçoit ses adhérents ou les chercheurs -les petits comme les grands- tous les mercredis après-midi, de 14 h à 18 h. (mai 2017)
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"BONUS 3" QUAND LE PETIT SÉMINAIRE ÉTAIT INSTALLÉ À LABENCHE
Après avoir évoqué le passage à Labenche de la Société scientifique, historique et
archéologique de la Corrèze, nous restons sur place, tout en remontant
dans le temps.
L'Hôtel de Labenche avait été
acheté vers le fin des années 1820 par l'évêque de Tulle, Mgr Mailhet de
Vachères, pour y loger le petit séminaire de la ville. Il y restera de
1829 jusqu'à son expulsion en décembre 1906.
Le chercheur, historien et auteur,
Jean-Paul Duquesnoy, a bien voulu nous fournir le scan d'un exceptionnel
document qu'il possède. Il s'agit d'une gravure représentant le petit
séminaire de Brive au tout début des années 1900 ou même avant.(Col. Jean-Paul Duquesnoy)
Cette image occupait autrefois
toute la partie supérieure du papier à lettres du petit séminaire. Au
cas particulier, la correspondance a été écrite par l'abbé Breton, son
supérieur, le 17 avril 1907, alors que l'établissement avait été fermé
quelques mois auparavant par décision administrative. Le prêtre
utilisait ce papier pour écrire à divers correspondants, dans le but de
recueillir des fonds afin d'acheter le domaine de Lacabanne à Cublac,
pour y transférer l'établissement qui allait prendre le nom d'école
Bossuet.
Nous avons déjà évoqué cet épisode de l'histoire de Bossuet ici : CLICK.
Le musée Labenche possède dans ses réserves un document similaire à celui que nous vous présentons. Il a été publié dans "Regards sur le Passé de Brive", en 1984 (page 87). Examinons la gravure. Du positionnement de la légende, on peut déduire que le petit séminaire occupait non seulement l'hôtel de Labenche, mais également les bâtiments voisins, sur la gauche. C'est d'ailleurs sur la parcelle de gauche que se trouvait la chapelle du séminaire, dont seul le chevet apparait. L'aile de droite avait été ajoutée en 1830, pour permettre d'accueillir tous les élèves que leurs parents souhaitaient inscrire dans l'établissement. La terrasse du sommet est aujourd'hui recouverte par un toit en ardoises. "Regards sur le Passé de Brive" formule à son sujet une hypothèse : [elle] "semble avoir été un lieu de promenade très prisé des citadins de la Belle Époque qui venaient là admirer les transformations de leur ville". Mais, à défaut de preuves, on peut tout aussi bien imaginer que les personnages qui s'y trouvent puissent être de jeunes élèves du séminaire, surveillés par deux prêtres en soutane, au centre ! D'autres enfants, représentés de la même façon, sont d'ailleurs -au même moment- en récréation dans les cours de l'établissement; une observation qui, à notre sens, rend la première version peu vraisemblable (notre présentation exceptionnelle de l'image en très grand format aide à se faire une idée). Remarquons aussi les portes du bâtiment central qui s'ouvrent coté jardin et boulevard. Elles apparaissent aussi sur la carte postale de droite. (Doc. delcampe.net) ===> Elles n'existent plus de nos jours : toutes les ouvertures du rez-de-chaussée ont depuis longtemps été transformées en fenêtres, des fenêtres que l'on peut toujours voir aujourd'hui. (juillet 2017)
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Voir aussi la page que nous avons consacrée à l'Hôtel de Labenche, en cinquième partie du site, dans notre rubrique "En direct de la Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine". C'est ici : CLICK.