Le
cinéma familial Le Sélect était autrefois implanté dans le quartier des
Jacobins, en bordure de l'avenue du 11 novembre (l'ancienne route des
Bordes), à 150 mètres du boulevard du Salan, sur la gauche, peu avant
le boulevard Cardinal Dubois (l'ancien boulevard de la Société des
Nations). Le quartier était alors à peine construit et devant
l'établissement une petite place pouvait servir d'aire de jeux pour les
gamins des alentours.
Sur cet extrait de plan de Brive de 1940, édité par l’hebdomadaire "La Croix de la Corrèze",
figure l'emplacement du patronage Notre-Dame. Il a été colorisé par nos soins (Col. M. V.)
figure l'emplacement du patronage Notre-Dame. Il a été colorisé par nos soins (Col. M. V.)
UN NOUVEAU CINÉMA A BRIVE
L'hedomadaire
"La Croix de la Corrèze" n'en est pas moins enthousiaste, dans son
numéro 2374, daté lui aussi du 5 mars (AD 19 - cote 68Pr 36) . Évoquant
le Chanoine Madranges, le journaliste écrit :
"C'est
une réussite dont il a le droit d'être fier. De l'aveu des hommes
compétents, sa salle bénéficie des derniers perfectionnements de la
technique moderne : acoustique, chauffage, électricité, confort, rien ne
laisse à désirer. Tout a été prévu dans les moindres détails et avec
tant d'ingéniosité que le local pourra servir suivant les occasions de
salle de conférence, de théâtre d’œuvres et de salle de cinéma".
Et le rédacteur poursuit en donnant des détails sur la séance d'inauguration : discours, bien sûr, exposé de l'abbé Delors sur "la
mission traditionnelle de la France, belle page d'histoire dans
laquelle il rattache la France du passé à celle d'aujourd'hui". Avec pour finir la projection du film de 1937 "Sœurs d'Armes, le chef-d’œuvre de Léon Poirier".
Trois affiches pour un même film. Quelle est celle qui était d'actualité lors de l'inauguration du Sélect ?
Peut-être bien celle du centre, plus sobre.
(Sources : Internet : CLICK )
Peut-être est-il temps maintenant de montrer une photographie du cinéma. Aucune n'a été retrouvée dans les dépôts d'archives. Mais le numéro déjà cité de l’hebdomadaire "La Croix de la Corrèze" en a publié un cliché, de très mauvaise qualité, certes, mais qui a le mérite d'exister. Le voici, "dans son jus" :
Les taches, nombreuses, peuvent être des ombres, des feuillages, un défaut de prise de vue, ...
Notre spécialiste M. V. ne pouvait pas laisser passer un tel cliché sans réagir. Le voici, nettoyé par ses soins :
Notre spécialiste M. V. ne pouvait pas laisser passer un tel cliché sans réagir. Le voici, nettoyé par ses soins :
Il
n'en a malheureusement pas pu faire plus, et a du renoncer à s'occuper
du fronton du bâtiment. En effet, si nos souvenirs de prime jeunesse
sont exacts, il y avait sur ce fronton des éléments qui n'apparaissent
pas sur l'image, et que nous ne pouvons pas réinventer : un oculus, et
le nom du cinéma "LE SELECT", juste au dessus de la mention "CINÉMA
FAMILIAL", avec les mêmes caractères faits de fer plat, mais plus grands.
Aux
Archives municipales nous avons retrouvé quelques documents
complémentaires qui nous permettent d'en savoir un peu plus sur Le
Sélect, tel le compte-rendu d'une visite de la commission communale de
sécurité, dont nous avons extrait quelques passages :
"La salle de spectacle dont il s'agit se compose d'un rez-de-chaussée et d'un balcon pouvant recevoir environ 500 personnes. On accède à l'entrée de la salle du bas par deux portes largement ouvertes sur le hall. L'accès du balcon se fait au moyen d'escaliers de bois d'une largeur suffisante pour permettre l'évacuation rapide du public. La cabine de l'opérateur est complètement indépendante de la salle de spectacle.
L'établissement
dispose d'un matériel d'incendie suffisant. L'évacuation des personnes
peut être faite de façon rapide et facile. En ce qui concerne le
rez-de-chaussée, 2 portes ouvrant à double battants constituent l'entrée
principale. A l'intérieur de la salle nous trouvons 2 sorties de
secours, à droite et à gauche. En ce qui concerne le balcon, en plus de
l'entrée principale, nous trouvons également une sortie de secours
située à l'opposé de l'entrée principale".
C'est
également aux Archives municipales de Brive que nous avons retrouvé une
feuille de location où apparaissent les positionnements de la cabine de
projection, du balcon, du parterre, des coulisses, de la scène et de l'écran.
(Doc. Archives municipales de Brive - cote 1I 103)
Dans
le même dossier, nous avons découvert une lettre à en-tête de
l'établissement, ainsi qu'une autre à en-tête du "Circuit des Grands
Spectacles" :
(Doc. Archives municipales de Brive - cote 1I 103)
En effet, le directeur, Mr Léonard, et son associé, Mr Glory, peut-être en avance sur leur temps, avaient, pour rentabiliser leur affaire, créé une chaîne de cinémas dans la région, et, outre Le Sélect de Brive, exploitaient des salles à Montignac-sur-Vézère (Le Vox), Terrasson (Le Trianon) et Meyssac (Sélect).
Quant à la fin d'exploitation de
notre Sélect à nous et à la destruction du bâtiment pour lotir le quartier, nous n'en avons pas
encore retrouvé la trace.
Peut-être un de nos visiteurs pourra-t-il nous donner des informations à ce sujet ?
Peut-être un de nos visiteurs pourra-t-il nous donner des informations à ce sujet ?
NOS VISITEURS APPORTENT LEUR TÉMOIGNAGE !
Et les informations sont venues ! Le 10 mai 2021, l'un de nos visiteurs M. G. a bien voulu nous faire parvenir un souvenir de jeunesse, qui permet de situer à quelques mois près, la fin d'exploitation du cinéma Le Sélect.
Voici son précieux témoignage :
"Je suis un ancien interne du lycée Georges Cabanis
et, en parcourant votre site, je suis tombé sur votre article concernant
le cinéma « le Sélect ». Vous écrivez que vous n’avez pas trouvé de
document parlant de sa date de fermeture et plus généralement de sa
disparition. Si cela vous intéresse je peux vous donner mon modeste
témoignage.
Pour nous rendre du lycée au stadium nous passions devant le
cinéma en question. Je me souviens que ma première année scolaire à
Brive, l’année 1962 – 1963, le cinéma semblait encore ouvert. Alors que
chaque semaine le film à l’affiche changeait, celle de « Le Cheik
Rouge », un film de Fernando Cerchio de 1962, resta affichée plusieurs
années jusqu’à ce que les éléments finissent par la faire disparaitre.
Je suis incapable de vous donner la date exacte de cette fermeture, mais
je la situe entre la fin de ma sixième en juin 1963 et le milieu de ma
cinquième vers janvier 1964. Cette affiche que j’ai retrouvée sur
internet et que je vous envoie en pièces jointes, m’avait marquée et est
toujours restée gravée dans ma mémoire.
En espérant que ces quelques lignes pourront vous aider dans vos recherches,
Bien cordialement,"