- Raphaël Gaspéri, artiste peintre et acteur majeur de la vie culturelle à Brive et au-delà



 
PRÉAMBULE :

Début 2016, Raphaël Gaspéri était encore un inconnu pour la plupart des brivistes d'aujourd'hui. Nous avions depuis longtemps envisagé de lui consacrer une grande page de notre site. Mais le Musée Labenche avait eu lui-aussi le projet de le sortir de l'oubli profond dans lequel il était tombé. C'est lors d'une rencontre avec ses responsables en décembre 2015, que nous nous sommes rendus compte que nous faisions des recherches dans la même direction. Nous avons donc décidé de collaborer, et d'échanger informations et documentation que chacun possédait de son côté.

Pour Labenche, cela s'est traduit par une superbe exposition organisée du 1° juillet au 2 octobre 2016 dans la salle d'expositions temporaires de l'établissement, et deux autres salles du rez-de-chaussée, sous le titre "Raphaël Gaspéri, la beauté comme idéal...". Un véritable succès !
Dés sa clôture, les éléments essentiels de l'exposition, textes et images, ont été mis en ligne sur le site "Géoculture en Limousin". Vous pourrez les consulter ici : CLICK.

Pour nous, ce sera le grand article qui va suivre, où  nos visiteurs vont à nouveau pouvoir découvrir "l'Homme", nous pourrions dire "le Personnage", mais aussi "l'Artiste" et son œuvre. Nous centrerons notre sujet sur les éléments qui n'ont pas été utilisés dans les précédents supports car il serait regrettable de créer trop de doublons.


Et ce ne sera pas terminé. En février 2017, Brive Mag' a consacré une page complète à Raphaël Gaspéri en présentant le bilan de l'exposition de l'année précédente. Pour le faire revivre mieux encore, le bulletin de la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze de 2016, à paraître en juin 2017, lui consacrera également un article. La partie artistique y sera à nouveau développée.


Notre étude se présente sous forme de 7 grands chapitres suivis d'une courte conclusion :
1 - Un peu de généalogie pour commencer;
2 - Une première approche de l'Homme et de l'Artiste;
3 - Une vie bien remplie au service de l'Art, de la Culture, de la Connaissance et de la Solidarité;
4 - L'Artiste Raphaël Gaspéri;
5 - Gaspéri et Collonges;
6 - Gaspéri et Prayssac;
7 - Revue de Presse.




1- UN PEU DE GÉNÉALOGIE POUR COMMENCER
Archange-Raphaël Gaspéri, dit Raphaël Gaspéri, est né à Prayssac, dans le Lot, le 14 novembre 1866.
- Son père, Tobie (le nom d'un personnage de la Bible), d'origine italienne, était né à Bargue (Barga, en Toscane) en 1840, d'Archange Gaspéri et de Maria Baricli. Tobie Gaspéri, qui avait porté la chemise rouge des garibaldiens, avait émigré en France où il poursuivait sa carrière d'artiste-peintre et décorateur. Lui et sa famille arrivent à Brive au début des années 1880. Il est alors engagé comme professeur de dessin au petit séminaire de la ville, installé à l'Hôtel de Labenche. Il est décédé à Brive le 28 janvier 1888 à l'âge de 48 ans.
- Sa mère, Rose (Rosa) Vergnières, fut modiste. Elle était née à Prayssac le 29 octobre 1839 de Jean Vergnières, vétérinaire, et Julie Rey. Devenue veuve de Tobie Gaspéri, elle se remariera à Toulouse le 16 août 1902 avec Étienne Léon Labelle, un ancien pharmacien lui-aussi originaire de Prayssac (mariage dissout par divorce suivant jugement rendu par le tribunal civil de Cahors, le 18 mai 1904). Elle est décédée à Brive, au domicile de son fils Raphaël, le 24 octobre 1907, à l'âge de 68 ans.

L'acte de naissance d'Archange-Raphaël, à Prayssac dans le Lot

Raphaël Gaspéri fit une bonne partie de sa courte scolarité au petit séminaire de Montfaucon dans le Lot.
Le 29 novembre 1890, il épouse à Saint-Viance (19) Marie Planet, née dans cette commune le 13 septembre 1867, et décédée avant 1909. Nous leur avons retrouvé deux enfants :
- Tobie François Maxime Gaspéri, né à Brive le 20 août 1891. Alors qu'il était élève-architecte, il est Mort pour la France le 28 décembre 1918 à Auve (Marne), porteur du grade de sergent. Il a été inhumé à Minaucourt-le-Mesnil-lès-Hurlus (Marne), dans la nécropole nationale du Pont de Marson (tombe individuelle 6834).
- Germaine Marie Atala Gaspéri, née à Brive le 20 août 1895. Sans profession elle s'est mariée à Brive le 3 mai 1920 avec Georges François Guiraud. Elle est décédée dans notre ville le 24 février 1990.

Après ces sévères notes d'état civil, qui vont encore se poursuivre dans un instant, il est sans doute opportun de faire une pause, avec une seconde image. Voici un portrait de Raphaël Gaspéri peint par son contemporain le peintre Léon Galand. Il s'agit d'une œuvre sur toile datée de 1907, conservée dans les collections du Musée Labenche (inv. 50.185.158). Elle a été modifiée par la suite, on ne sait dans quelles conditions, pour faire apparaître son ruban rouge de la Légion d'Honneur.

© Collection Ville de Brive - Musée Labenche - Cliché Ville de Brive

Le 4 septembre 1920, Raphaël Gaspéri épouse à Brive en deuxièmes noces Lucie Germaine Gendron. De 27 ans sa cadette, elle était née à Rueil (-Malmaison, de nos jours dans les Hauts de Seine) le 4 avril 1893, et exerçait la profession de professeur de solfège et de musique. Elle enseignait en particulier à l'école primaire supérieure et au collège de jeunes filles alors situés dans les locaux de l'ex-collège des Doctrinaires. Devenue veuve, elle est décédée à Versailles (Yvelines) le 2 juillet 1970.
Ensemble, ils ont eu au moins deux enfants :
- Gaëtan Gaspéri né à Brive en 1922.
- Rafaëlle (Raphaëlle) Gaspéri, née à Brive en 1926; plus tard elle épousera un dénommé Lantier et ira habiter à Neauphle-le-Château (78).

Notons aussi que Raphaël Gaspéri a eu (au moins) un frère : Jean-Archange-Raphaël Gaspéri (né à Puy-l'Evêque dans le Lot le 3 mai 1874). Ainsi, par les prénoms, le père, Tobie, plaçait-il ses deux fils sous la protection de l'Archange Raphaël, "celui qui guérit". Une tradition qui perdurera dans la famille. Dans la Bible, Raphaël, déjà, venait en aide au jeune Tobie, et le guidait.
Ce frère, violoniste et professeur de musique, se maria le 15 décembre 1898 à Paris 3° avec Marie Françoise Augusta Ballet. Ils ont eu au moins 3 fils, dont Jacques Louis Raphaël Félix Gaspéri. Alors qu'il était "élève-ecclésiastique", ce dernier est Mort pour la France, de ses blessures, à l'hôpital de Bouleuse (Marne) le 24 décembre 1917, avec le grade de caporal.
Le décès de son neveu à la guerre, suivi un an presque jour pour jour de celui de son fils Tobie François Maxime, fut pour Raphaël Gaspéri un déchirement qui aura une influence certaine sur les thèmes et le traitement de bien de ses œuvres.

Quelques rameaux de l'arbre généalogique de la famille Gaspéri
(Cliquez sur l'image pour les rendre lisibles)
(réalisation graphique conjointe de nos complices M. C. et M. V.)

Raphaël Gaspéri est quant à lui décédé à l'hôpital de Brive le 29 juillet 1935, alors qu'il était domicilié route de Varetz (7 avenue Turgot), après avoir longtemps résidé faubourg du Salan. Sa fille Rafaëlle le fera inhumer au cimetière Thiers (allée 2132, division B, numéro d'ordre 284, à l'époque - tombe A284 actuellement) : la concession est au nom de Lantier. Elle est venue à échéance le 3 juin 2012, mais sa reprise n'est pas prévue pour l'instant. Si cela devenait d'actualité, la procédure mettrait plusieurs années pour aboutir.
De fait, la tombe est abandonnée. Chaque année, cependant, pour la Toussaint, la mairie y fait déposer trois pots de chrysanthèmes.


<=== La tombe de Raphaël Gaspéri a effectivement été bien fleurie le 1° novembre 2016 (Cliché JPC 8-11-2016).


















La palme du Touring-Club de France, déposée
lors de son inhumation, est toujours en place
(Cliché JPC 24-05-2016)





2 - UNE PREMIÈRE APPROCHE DE L'HOMME ET DE L'ARTISTE


Le journaliste J. Madelaigue a publié dans le journal "La Vérité du Centre-Ouest" (un "hebdomadaire d'informations politiques, littéraires, sportives, agricoles et de défense du progrès social", édité à Brive en 1928 et 1929), un long article sur l'artiste briviste. Cet article a fait l'objet d'un tiré-à-part dont nous possédons un exemplaire. Ce sont des extraits de ce texte que nous allons utiliser pour débuter notre approche de L'Homme et de l'Artiste.




<=== La couverture du tiré-à-part






< (Col. JPC) >





Sa première page  ===> sans doute illustrée d'un auto-portrait de l'artiste,
et dédicacée par lui.







"Tous, vous le connaissez, sans le savoir, parce que vous l'avez tous rencontré assurément par les champs et par les routes de cette Corrèze qu'il ne se lasse pas de peindre avec un amour toujours neuf. Large chapeau, large lavallière noire, large pantalon, dans la tenue traditionnelle de l'artiste, il a porté partout son chevalet, sa boite et ses cartons".

Une des rares photographies de jeunesse de l'artiste.
(Doc AD19 - cote  22Fi 1610)


"Et de ces randonnées, que je qualifierai d'amoureuses, il nous a rapporté des découvertes. Des découvertes, oui, car nous sommes, corréziens, aussi vains que tous les autres hommes, nous allons chercher bien loin la beauté, alors qu'elle fleurit tout près de nous. Nous ne connaissons pas la Corrèze, Gaspéri, lui la connait.
 [...] Dure vie que celle des artistes. Le travail n'est jamais fini; il n'y a pour eux ni jour ni nuit, ou plus exactement point de journée qui finisse. Une fois le travail qui donne le pain terminé, commence le travail qui donne à boire à l'idéal, si j'ose dire. Double souffrance, Gaspéri ne lui échappe pas; il est marqué pour la subir et l'aggraver, car vous pensez bien que l'on ne saurait se satisfaire du médiocre quand les fées - mauvaises ou bonnes ! - vous ont au berceau fait cadeau du joyau qui brule : l'amour de l'Art.
Gaspéri travailla, lors de voyages à Paris, il étudia et surtout comprit. Il comprit qu'il ne s'agit point de copier servilement la nature, qu'un diamant dans sa gangue n'est pas encore un diamant, qu'il faut l'en dépouiller et qu'alors apparait dans sa splendeur le pur joyau. Et il commença de faire simple. En 1902, Gaspéri partit pour Paris avec un tableau représentant "les Bords de la Garonne" qu'il allait exposer. Mais avant de le soumettre au jury, il alla le montrer à Rodin. Le grand sculpteur l'accueillit avec une sympathie non feinte et Gaspéri de ce jour ne cessa durant vingt années de rester en relation avec le maître.
 [...] Rodin le confia à Carolus Duran [ndlr :  Charles Émile Auguste Durand, dit Carolus Duran, célèbre peintre français et professeur d'art] et, des "Artistes français" où il était déjà remarqué, il passa à la "Société Nationale des beaux-arts"  [ndlr : en 1931, avec pour "parrains" des artistes très célèbres à leur époque, le peintre Edmond Aman-Jean et le peintre et sculpteur Charles Despiau, tous deux très proches d'Auguste Rodin], où il se lia avec tout ce que la peinture comptait alors de favoris. Le petit professeur de dessin de Brive avait déjà, comme on le voit, fait du chemin. Il ne devait pourtant point se satisfaire de cela. Exposant au Salon de l’École Française (Grand Palais), il fut hors concours. Dès lors il avait trouvé sa route, une route qu'il n'a pas quittée, et pénétré les arcanes d'un métier entre tous difficile et ingrat.
L’État lui acheta deux toiles.
De divers cotés on lui fit des commandes. Il était arrivé".

"La nuit qui vient, étang de Granges" (Huile sur toile)
Achetée par l’État, cette toile, présentée au Salon de 1903, a ensuite été offerte au Musée Ernest Rupin
et se trouve maintenant à Labenche.
Sa propriété totale a été transférée à la Ville en 2007.  
© Collection Ville de Brive - Musée Labenche (inv. 50.185.155) - Cliché Ville de Brive


L'un de ses plus proches amis, Gabriel Soulié, qui fut Président de la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze, Conservateur du Musée de Brive entre 1935 et 1936, et pharmacien de profession, installé au bas de la rue Toulzac (au numéro 1, à l'emplacement actuel de la boutique La Chamade), a écrit de son coté, au moment de son décès :

"Qui ne connaissait ici ce petit homme trapu, au large chapeau et aux robustes épaules, à la chevelure noire abondante et embroussaillée et au regard fin et jovial ! Qui ne l'a rencontré dans nos campagnes, tout enguêtré, le sac au dos et la pipe à la bouche à la recherche d'un coin de nature à peindre ! C'était un véritable artiste, au cœur toujours vibrant devant tout ce qui était beau et grand. Ne mettait-il pas aussi sa voix forte, chaude et passionnée ainsi que son verbe puissant au service des meilleures causes !
[...] Ses origines à la fois italiennes et quercynoises avaient créé en lui une âme latine douée d'une grande sensibilité et capable de s'émouvoir en présence de toutes les manifestations du Beau et du Bien.
La vie ne lui fut pas toujours clémente, mais elle le trouva toujours courageux devant l'adversité ! Orphelin de père en pleine adolescence [ndlr : plus qu'adolescent, quand même, puisqu'il avait 22 ans à la mort du père] et devenu chef d'une famille dont il restait l'unique soutient, il fit face à tout, et réussit, par un labeur acharné à se créer une situation honorable et à devenir un artiste des plus estimés.
[...] C'était une figure bien briviste, et d'une puissante originalité, en même temps que très sympathique".




3 - UNE VIE BIEN REMPLIE AU SERVICE DE L'ART, DE LA CULTURE,
DE LA CONNAISSANCE ET DE LA SOLIDARITÉ

Nous traiterons en fait de sa vie d'artiste, assez sommairement comme nous l'avons déjà écrit, dans le prochain chapitre. Intéressons nous pour commencer à ses multiples autres activités. Il souhaita tout d'abord faire partager ses connaissances issues de son expérience acquise au cours des ans, de ses voyages, du contact avec une certaine élite et de ses recherches.

¤ Il fut professeur de dessin et de peinture. Prenant la suite de son père, il enseigna au petit séminaire de Brive, mais aussi à l'école Jeanne d'Arc et dans plusieurs autres établissements, jusqu'à Tulle, dit-on. Sa réputation fit qu'il fut nommé Directeur de l'école municipale de dessin à partir de 1923. Et J. Madelaigue, déjà cité, écrit à ce sujet :

"C'est celui qui s'en va, qu'il pleuve ou qu'il vente, par les nuits brivistes, vers l'école de Dessin du boulevard du Salan, où toute une fourmilière d'enfants l'attend un peu comme un père, un peu comme un Dieu.
Et je pense que le spectacle de cette jeunesse, ardente à suivre ses conseils, avide de l'écouter commenter les devoirs qu'il donne, doit lui être sérieuse récompense de l'effort qu'il fait pour elle.
Son école de dessin est une école remarquable. On l'a déjà dit. Il n'est pas oiseux de le répéter. Gaspéri est en train d'y pétrir des âmes d'artiste. Brive en a besoin, et le monde entier qui sombre dans le hideux matérialisme, plus besoin encore".
 
L'école de dessin du boulevard du Salan (Cliché JPC 1-12-2016)

¤ Il fut un conférencier brillant. C'est toujours J. Madelaigue qui écrit :
"Conférencier à la langue élégante et châtiée [...], M. Gaspéri ne l'est pas seulement à Brive, à l'Université populaire. Il l'a été à Paris, à Lille, à Amiens, à Toulouse, à Bordeaux, ailleurs encore et hors de France aussi, en Belgique, en Hollande, en Angleterre, en Espagne, etc...".
Les sujets qu’il développe touchent à l'art, à l'histoire, à la musique. En voici quelques uns : Auguste Rodin (en 1893), le peintre Alfred Roll, le romantisme en musique (à Toulon en 1934), la peinture industrielle chez les Grecs, Michel-Ange, l'architecture et la construction des monuments religieux, figures de musiciens (Beethoven, Schumann, Schubert, Mendelssohn, Berlioz,...), etc...

Les spécialistes de Labenche ont écrit de leur coté à ce sujet :
"Orateur puissant et convaincant, quelquefois accompagné d’un orchestre, Raphaël Gaspéri illustrait ses propos de projections et, parfois, de dessins réalisés devant son auditoire. Préparées par des articles publiés dans la presse, ses conférences devinrent ainsi de véritables évènements, dont le succès ne le laissa pas de marbre".

(Source Internet non notée)

¤  Le 27 février 1912, il fut nommé Conservateur du Musée de Brive, succédant en cela à Gaston Godin de Lépinay. Il exerça cette fonction à titre gracieux, jusqu'à sa mort en 1935. Ce sera pour lui l'occasion d'enrichir les collections et de réorganiser certaines salles.
En 1926, il réalisa un travail d'envergure, l'inventaire complet, salle par salle, des collections du Musée, afin de faciliter leur conservation et leur surveillance.

¤ Sa parfaite connaissance de Brive et de toute la Corrèze fit qu'il fut membre du syndicat d'initiative de Brive, et qu'il collabora activement avec le Touring-Club de France.  "C'est lui qui initie les touristes aux beautés corréziennes et nul n'est mieux désigné pour cela que ce latin au langage imagé, que cet amoureux d'art, plein de science et de communicative chaleur" , écrit encore Madelaigue.

¤ L'écriture ne le rebutait pas non plus. On lui doit la publication en 1898, d'une étude sur l'église et le cloître de Cadouin en Dordogne, et surtout de nombreux articles de presse sur le village de Collonges.  Nous reparlerons plus loin de son amour pour "la ville rouge". Et dans notre paragraphe 6, "Revue de Presse", en fin de page,  nous publierons un extrait de l'un de ses articles.   

¤
Ses compétences multiples firent qu'il fut appelé à occuper de nombreuses autres fonctions.

- En 1912, il adhéra à la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze. En 1925, il fut élu membre du bureau, et en 1934 il en devint Vice-Président.
- En 1930, il fut nommé "Conservateur des Antiquités et des Objets d'Art de la Corrèze", un service nouveau, un poste à responsabilités qu'il occupera jusqu'en 1934.
- Dès 1926, on le trouve membre du "Comité régional des Arts appliqués de Limoges", organisme chargé de préserver et de diffuser les richesses artistiques régionales, d'indiquer les restaurations nécessaires, et de contribuer à la formation professionnelle et artistique des apprentis et des ouvriers. Il en deviendra vite Vice-Président.
- Il fut aussi Secrétaire du Comité de Brive de la "Société Populaire des Beaux Arts", créée à Paris en 1894.
- Il était musicien; il fut membre fondateur de l'Harmonie Sainte-Cécile et Vice-Président de la Société Philharmonique.
- Mais toutes les activités organisées dans Brive dans le domaine de la Culture reçurent son soutien et bénéficièrent de sa participation. Sur la mauvaise photographie de presse qui suit, on le voit lors des fêtes de la ville du 27 août 1933 qui commémoraient la mort de notre concitoyen l’entomologiste Latreille. Il est là en compagnie d'une belle brochette de personnalités :
de gauche à droite, le Sénateur Labrousse, Raphaël Gaspéri, Messieurs Rémy Perrier (Professeur au Muséum d'histoire naturelle à Paris, et frère d'Edmond Perrier, bien connu à Tulle), Gravier (Membre de l'Institut, délégué de l'Académie des sciences), Henri Chapelle, Maire de Brive, et Louis de Nussac (alors bibliothécaire au Muséum).

 (La Croix de la Corrèze - Doc. AD19 - cote 68Pr 30)


¤ D'un âge qui ne lui permettait pas d'être mobilisable, il s'est aussi consacré de façon active, pendant les 4 ans de la Grande Guerre et au-delà, à des œuvres sociales variées : membre du bureau des Pupilles de la Nation, du Foyer du Soldat, du Comité de Secours aux Blessés, ...

Le 18 novembre 1898, il fut nommé Officier d'Académie, nos Palmes académiques actuelles.
Et c'est tout naturellement que la Légion d'Honneur viendra, tardivement, récompenser toute son activité. Il fut fait Chevalier le 31 décembre 1931. La décoration lui sera officiellement remise le 14 février 1932 par Henri Chapelle.



4 - L'ARTISTE RAPHAËL GASPÉRI

C'est fort logiquement Tobie qui initia son jeune fils Archange-Raphaël au dessin et à la peinture. L'élève était doué, et il le montra rapidement. Alors qu'il n'avait que 16 ans, il collabora avec son père pour la réalisation d'une vaste fresque dans l'absidiole sud de l'église paroissiale de Saint-Michel-de-Bannières, dans le Lot. L’œuvre, actuellement en très mauvais état et partiellement effacée, est datée de 1882 et signée en latin " Tobia Gasperi et filius meus Raphael Gasperi". Après la mort de son père, Raphaël dut se débrouiller seul pour parfaire sa formation.

Gabriel Soulié  raconte : "Ses fusains d'abord et ses tableaux ensuite furent bientôt appréciés et ses envois au salon ne tardèrent pas à être remarqués et à lui valoir une notoriété incontestable et de bon aloi".

Voici deux des fusains de ses débuts conservés au Musée Labenche.                                                                                                                                                                                                                                           
      "Champ de blé noir à Varetz" (fusain - 1897)
© Collection Ville de Brive - Musée Labenche (inv. 87.44.4) - Cliché Ville de Brive

"Les bords de la Corrèze" (fusain - 1897)
© Collection Ville de Brive - Musée Labenche (inv. 82.47.1) - Cliché Ville de Brive

Mais il s’essaya à d'autres techniques. Voici un tableau réalisé au crayon noir.

"Paysage d"hiver" (années 1880/1890)
© Collection Ville de Brive - Musée Labenche (acquisition 2016) - Cliché Ville de Brive

Raphaël poursuivait en même temps sa formation à Paris, avec les conseils d'Auguste Rodin, entre les mains de Carolus Duran, et avec l'étude des œuvres des grands maitres dans les musées de la Capitale. Il put enfin s'attaquer à la couleur, et sa productivité dans ce domaine fut importante.
Ses thèmes favoris, tout au long de sa vie furent les paysages de notre région, la nature : landes recouvertes de neige ou de bruyères, rivières, champs, vieilles maisons, chemins, ... Il y plaçait souvent des personnages typiques de l'époque, histoire de créer de l'animation : paysans, bergers, femmes portant mante, ... Les églises, les prêtres et les fidèles, les calvaires, sont autant de thèmes à caractère religieux qui furent très souvent représentés sur ses toiles.
En voici quelques exemplaires en vrac, tous conservés au Musée Labenche de Brive.

"Femmes limousines se rendant à la messe - plateau de Millevaches" (huile sur carton entoilé - années 1910)
© Collection Ville de Brive - Musée Labenche (acquisition 2016) - Cliché Ville de Brive

"Derniers rayons en Limousin, environs de Brive" (huile sur toile - 1907)
© Collection Ville de Brive - Musée Labenche (inv. 50.185.104) - Cliché Ville de Brive


<=== "Le Christ de Saint-Robert" (huile sur toile - 1911)
 © Collection Ville de Brive - Musée Labenche (inv. 50.185.128) - Cliché Ville de Brive




Ci-contre, à droite, pour comparaison : le vrai Christ dans l'église de Saint-Robert (19).
Sur la plaque explicative qui l'accompagne, on peut lire : "Christ espagnol du XIII° siècle. Selon la légende, il aurait été rapporté de Lépante en 1571, après la victoire des escadres d'Espagne, Gênes et Venise sur l'escadre turque".

(Cliché JPC - 1° juillet 2018)






"Le vieux berger" (huile sur toile - années 1920/1930).
C'est une œuvre typique de la production de Raphaël Gaspéri, avec le paysage, les moutons et le personnage.
Il s'agit du père Mathou, l'un des modèles qu'il affectionnait et représentera de nombreuses fois sur ses toiles.
Celui-ci sera présent aux obsèques du Maître.

© Collection Ville de Brive - Musée Labenche (acquisition 2016) - Cliché Ville de Brive

Gaspéri ne dédaignera cependant pas de représenter des paysages lointains ou des personnages d'ailleurs. En voici deux exemples.

"Moine Bernardino de l'abbaye de Silos", en Espagne (dessin aquarellé - septembre 1912)
© Collection Ville de Brive - Musée Labenche (inv. 87.44.73) - Cliché Ville de Brive

"La Sierra de Pinacoba" (huile sur toile -1913)
© Collection Ville de Brive - Musée Labenche (inv. 88.58.1) - Cliché Ville de Brive


Les experts de Labenche ont noté une évolution sensible tout au cours de sa vie dans le style de Raphaël Gaspéri, du figuratif vers l'impressionnisme. Elle n'est pas visible dans les œuvres que nous avons présentées jusqu'ici. Elle commence à apparaitre dans un petit tableau que son propriétaire briviste a bien voulu nous autoriser à présenter.

"Paysage régional" (sans doute au bord de la Corrèze ou de la Vézère)
(Collection privée - Cliché L. M.)


Les œuvres de Gaspéri se négocient toujours à Drouot et dans les autres salles des ventes. On en trouve trace dans les catalogues et répertoires publiés sur Internet, mais les prix définitifs d'achat restent cachés pour ceux qui ne sont pas abonnés. Voici quelques unes de ces publications.

Cette huile sur toile de 1906 (46 X 55 cm) a été vendue en septembre 2014 par Me Pillon,
Commissaire-priseur à Versailles, avec pour titre "La Messe".
Nous y avons identifié l'église de Malemort (19), à l'époque où un porche protégeait son entrée, avec le chemin d'accès, le prieuré sur la gauche et le cimetière que l'on devine à sa droite. Il semble que ce soit l'une des œuvres que Gaspéri a présenté au salon de Paris de 1907 sous le titre "Femmes se rendant à l'église",
et que le journal La République décrit ainsi dans son numéro 4682 du 20 février 1907 :
"... La vieille église de Malemort n'a pas été oubliée dans une autre peinture "Femmes se rendant à l'église" où elle surgit au fond d'un chemin étroit, caressée par le soleil couchant. Au premier plan, pieusement, de vieilles femmes avec la grande cape limousine se rendent à l'église où tintent encore les derniers sons de l'angélus".



























"Ruelle de Village" (vente de 2016)                                                                    "Le calvaire" (vente de 2014)



















"Le village de Silos" (Espagne)                                                         "Paysage des Monédières" (pastel)

"Rivière tranquille bordée d'arbres"

Des cartes postales ont aussi été éditées au début des années 1900, reprenant des œuvres de Gaspéri. Elles sont naturellement en noir et blanc ou de couleur sépia, et ne rendent compte d'aucune façon de la qualité du tableau représenté. On dit que l'artiste lui-même les utilisait pour faire sa publicité. En voici quelques spécimens.


<=== "Le gouffre de Padirac" (Doc. delcampe.net)




        






                                                                      

"Le Dimanche des Rameaux"-Salon de 1923 (Col. JPC) ==>




"Derniers rayons en Limousin" (à gauche), et "Haute vallée de la Corrèze" (à droite).
(Doc. Delcampe.net)


<===
"Paysanne corrézienne en costume du pays"
(Doc. delcampe.net)



===>
"Retour de messe basse - Plateau de Millevaches" - salon de 1911.
(Col. Maryse Chabanier)

Encore une œuvre typique de Gaspéri, avec un paysage de neige où la terre et le ciel se rencontrent, la femme à la mante sombre, le calvaire et l'église dans le lointain.






"Le  Saint Viatique - Plateau de Millevaches"  (Col. JPC)          
Présenté au Salon de 1920, ce fut un des tableaux les plus célèbres de Raphaël Gaspéri
et les plus encensés par la critique.
Nous vous en proposons deux dans notre paragraphe "Revue de Presse".
Elles sont extraites des revues d'Art La Brise et Le Centre.

Les noms donnés à quelques autres tableaux non présentés ici, montrent bien, si besoin était, les sujets qui l'inspiraient :
Tombée de nuit sur les sapins de Migoule, Effet de neige sur le chemin de La Bouvie, Champ de sarrasin en fleurs, Maisons de Brive (fusain et dessins à la plume), Environs de Brive, Bords de la Dordogne sous Uxellodunum (fusain), Aube sur la Dordogne, Vue de Brive (Magasin Albert), Soir orageux dans la lande limousine (toile donnée par l'artiste à la Ville de Tulle et conservée au Musée du Cloître), Moulin de la Moutte, Un pêcheur sur la Corrèze, ....



5 - GASP
ÉRI ET COLLONGES

Dès ses premières escapades dans le village qui prendra en 1969 le nom de Collonges-la-Rouge, Raphaël tombe sous le charme de Collonges ceinturé de verdure, de ses ruelles tortueuses et de la pierre rouge de ses murets, ses vieilles maisons, ses clochers et ses châteaux, sur lesquels le soleil imprime ses rayons dorés.
Il acheta une résidence dans le centre bourg, cette ancienne bâtisse que l'on connait aujourd'hui sous le nom de Maison de la Sirène : une petite sirène est en effet sculptée dans la pierre, en haut, sur le coté droit de la porte. Il installa sur place un atelier.

















La Maison de la Sirène à Collonges, avant et après la restauration de 1980.
(Doc. delcampe.net)

Elle aurait pu être appelée Maison du Dauphin car ce motif, très usé par le temps, est sculpté
sur le coté gauche de la porte.

Collonges fut le sujet d'un grand nombre de ses tableaux, souvent très colorés et particulièrement lumineux. Un bon nombre a été présenté lors de la dernière exposition, presque tous prêtés par des particuliers, et nous n'avons pas la possibilité de les présenter ici. En voici cependant un, conservé au Musée Labenche.

Maison Ramade de Friac (huile sur carton entoilé - vers 1920/1930)
© Collection Ville de Brive - Musée Labenche (inv. 78.185.240) - Cliché Ville de Brive

Avec son ami Gabriel Soulié que nous avons déjà évoqué, et une petite poignée de bénévoles particulièrement dévoués, il participa en septembre 1927 à la création de l'association "Les Amis de Collonges". Notons que Gabriel Soulié était aussi son voisin à Collonges puisqu'il résidait à quelques pas de la Maison de la Sirène, à l'Hôtel de Beauvirie.
Raphaël dessina ce qu'on appellerait aujourd'hui "le logo" de l'association, repris sur tous les documents qu'elle éditait. Il illustra plusieurs ouvrages, et rédigea des articles dont nous avons déjà parlé. Il fut un guide précieux pour les visiteurs d'alors.
Le but des "Amis de Collonges" était, et est toujours, de mettre en valeur le patrimoine unique du village en sauvegardant tout ce qui contribue à son intérêt historique, archéologique, architectural, touristique et environnemental. Le site de l'association se trouve ici : CLICK. 

Exposition à Brive des toiles de Gaspéri sur Collonges
(La Croix de la Corrèze n° 1697 du 28-3-1926 - Doc. AD19 cote 68Pr 23)

L'attachement de Raphaël Gaspéri pour Collonges se traduisit jusque dans les derniers jours de sa vie, alors qu'il avait commencé à peindre une vaste fresque dans le grand salon de l'Hôtel de Bordeaux à Brive. C'est l'hebdomadaire La Croix de la Corrèze qui nous raconte l'anecdote.
"Fatigué depuis quelques temps malgré les soins les plus dévoués, il ne put empêcher le progrès du mal. Travailleur acharné comme il le fut toute sa vie, il se fit conduire et soutenir à l'hôtel de Bordeaux pour y terminer un panneau,
une vue de l'église de Collonges, qui est sa dernière œuvre et que nous sommes heureux  de reproduire".


L'église de Collonges, la dernière œuvre de Raphaël Gaspéri,
telle qu'elle a été reproduite dans La Croix de la Corrèze n° 2184 du 4 août 1935
(Doc. AD19 - cote 68Pr 32)

                                                                       


6 - GASPÉRI ET PRAYSSAC

Nous l'avons déjà vu, Prayssac dans le Lot, est la ville natale de Raphaël Gaspéri. C'est aussi là que sont nés sa mère, certains de ses ascendants du coté maternel, ainsi que celui qui deviendra son beau-père, après le remariage de sa mère.

Raphaël a toujours gardé une tendresse particulière pour Prayssac. Alors qu'il était au sommet de sa gloire, il a voulu marquer plus encore son attachement à sa ville natale en lui offrant un de ses tableaux. Il s'agit d'une huile sur toile, de format 63,5 cm pour la hauteur, et 52 cm pour la largeur, intitulée "Gorges de la Vézère, environs d'Estivaux (Corrèze)". Elle est datée de 1927.
En 2017 elle est toujours installée en bonne place, bien visible entre deux fenêtres, dans la salle du Conseil municipal de la commune.

(Propriété et cliché Mairie de Prayssac - 6 Avril 2017)

Selon une analyse de la DRAC de la région Midi-Pyrénées, "le point de vue du tableau semble être pris depuis le bord opposé ou depuis un bateau naviguant sur la Vézère. Le cadre est orné d'une frise de rinceaux d'acanthe, et, aux quatre angles de feuilles d'acanthe ou palmettes. Le cadre comporte également un décor géométrique en forme de canaux". La toile elle-même est datée et signée de l'artiste, en bas à gauche.
Deux cartels sont placés au bas du cadre. Le premier indique le titre de l’œuvre et le nom du peintre. Le deuxième, juste en dessous, porte la mention "Offert par l'auteur à Prayssac, son pays natal".

(Cliché Mairie de Prayssac - 6 Avril 2017)

La municipalité de Prayssac n'a pas voulu en rester là. Le dimanche 30 juin 1929, elle a organisé une grande réception en l'honneur de l'enfant du pays, au cours de laquelle il a été fait Citoyen d'Honneur de la ville.
La Croix de la Corrèze a publié le compte-rendu de la manifestation dans son numéro 1868 daté du 7 juillet 1929.

(Doc. AD 19 - cote 68Pr 26)
(Cliquez sur l'image pour la rendre lisible)




7 - REVUE DE PRESSE

De nombreux journaux, bulletins ou revues ont, surtout après guerre, consacré des articles à Raphaël Gaspéri, soit au cours de sa vie, soit au moment de son décès. Nous n'avons pas eu la possibilité de tous les reproduire en entier. Mais, pour permettre à nos visiteurs d'en savoir plus, voici des extraits de certains d'entre eux. 
Il sera souvent nécessaire d'agrandir nos images pour pouvoir les lire.
Nos documents proviennent soit des Archives départementales de la Corrèze (AD19), soit d'Internet.


<=== Gaspéri dans La Croix de la Corrèze n° 2004 du 25 février 1932
(Doc. AD19 - cote 68Pr 29)

























Gaspéri dans le mensuel "La Renaissance de l'Art français

et des industries de luxe" (mars 1931 - page 116) ===>



En 1920, présentation de Raphaël Gaspéri et de son célèbre tableau "Le Saint Viatique", dans la revue d'Art et de littérature du Limousin et du Périgord, "Le Centre".



















<=== Présentation et analyse du tableau de R. Gaspéri "Le Saint Viatique", dans la revue briviste de Littérature, de Sociologie et d'Art, "La Brise", fondée par le Docteur Fernand Vialle (numéro 1 de 1920).











Ci-dessus, sa nomination d'Officier d'Académie
















Ci-dessus, la remise de sa Légion d'Honneur

(La République n° 7133 du 21-2-1932 -
Doc. AD19 - cote 62Pr 40)






<=== Hommage à Gaspéri au petit séminaire du Lot
(La Croix de la Corrèze n° 2617 du 22-05-1932 -
Doc. AD19 - cote 68Pr 29)




Extrait d'un article de Raphaël Gaspéri sur Collonges publié en 1934 dans la revue L'Illustration.
Sa "petite maison" du village est à droite, en haut de l'article.
(Doc. delcampe.net)



La Mort et les obsèques de Raphaël Gaspéri dans l'hebdomadaire La République
(n° 7402 du 4-8-1935) - (Doc. AD19 cote 62 Pr 46)

Après l'intervention du Sous-préfet en son nom personnel et au nom du Préfet de la Corrèze, d'autres personnalités prirent la parole :
- Mr Froidefond (le sculpteur), au nom des amis personnels du défunt;
- Mr Gabriel Soulié, au nom des Amis de Collonges et de la Société archéologique;
- Monsieur Henri Chapelle, Maire de Brive, clôtura la cérémonie.

L'hebdomadaire La Croix de la Corrèze dans son numéro 2184 du 4 août 1935,  consacra lui aussi un grand article aux obsèques de Raphaël Gaspéri.






<(Doc. AD19 - cote 68Pr 32)>









Une rue porte effectivement son nom dans Brive, une toute petite rue entre l'avenue Turgot et la rue Marcellin Roche, le quartier qu'il habitait <------------>










7 - EN GUISE DE CONCLUSION

"Un jour, qui ne saurait tarder, on mesurera à sa valeur la belle œuvre de Gaspéri qui ne se contente pas d'être Conservateur du musée de Brive, qui veut conserver aux hommes la joie de vivre, que seul donne un souci d'art", écrivait encore J. Madelaigue.
Ce jour avait fini par arriver avant la mort de l'artiste.
Et La Croix de la Corrèze prophétisait ci-dessus : "Pour lui comme il arrive souvent pour les vrais artistes, le temps fera vivre chaque jour davantage le souvenir et les œuvres de Raphaël Gaspéri".

Et si les années 2016 et 2017, avec toutes les publications qui lui sont consacrées, devenaient le temps du renouveau et de la reconnaissance, pour cet artiste oublié ?



(1° janvier 2017)

 

COMPLÉMENTS DE SEPTEMBRE 2019

Voici une œuvre de Raphaël Gaspéri mise en vente sur Internet en mars 2019, accompagnée d'un agrandissement de la signature de l'artiste et de sa date : 1903. Le montant de la transaction n'a pas été rendu public.



Ajoutons encore qu'à Collonges-la-Rouge, une partie du Castel de Vassinhac a été pour la première fois ouverte à la visite de juillet à octobre 2019. C'est l'ancienne propriété du Docteur Paul Faige, grand ami de Raphaël Gaspéri : ils avaient créé ensemble, avec d'autres aussi, l'association des Amis de Collonges.
Dans la tour d'escalier qui mène au premier étage, une œuvre de Gaspéri est accrochée au mur : c'est un cadeau de l'artiste à son ami.