LE CONTEXTE NATIONAL
Au début des années 1900, et même avant, plusieurs lois ont été promulguées afin de réguler les rapports entre l’Église et l’État, sur un plan général, et dans le domaine de l'enseignement en particulier. La plus connue est celle de décembre 1905, la loi de séparation. Toutes furent mises en application dans des conditions parfois douloureuses, au moment où les rancœurs partisanes et les passions étaient toujours exacerbées.
Dans ce cadre, en ce qui concerne Brive, nous avons déjà évoqué la fermeture du petit séminaire qui était installé à l'Hôtel de Labenche (c'est ici : CLICK ). |
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LE TRANSFERT DES RESTES DES URSULINES DE BRIVE
Les Ursulines étaient arrivées le 26 juin 1808 dans le couvent "hors les murs" (Place Thiers) qui, avant la Révolution, avait été celui des Frères Cordeliers. Elles y avaient ouvert un pensionnat destiné à l'instruction des jeunes filles de tous milieux sociaux, même les plus modestes. Plus tard, elles devront naturellement -bon gré, mal gré- se soumettre aux lois de la République rappelées plus haut.
Une vue de l'ancien couvent de Sainte Ursule (Col. JPC)
L'exhumation a été prescrite.
L'entrée principale de l'ancien pensionnat, la cour d'honneur, et la chapelle désaffectée sur la gauche.
(Doc. M. V.)
Le cortège arrive sur le lieu de la sépulture, au cimetière municipal de l'avenue Thiers.
(Col. Maryse Chabanier)
L'expéditrice de cette carte-photo, vraisemblablement présente à la cérémonie, a rédigé au verso
un commentaire à l'intention de sa correspondante :
un commentaire à l'intention de sa correspondante :
"Cette carte est une vue prise le jour où l'on a transporté au cimetière les cercueils
contenant les restes des religieuses de Sainte-Ursule enlevés à leur sépulture.
La supérieure (84 ans) est la première à droite : elle est frappante comme ressemblance.
Les deux autres, hospitalisées aussi, sont les deux plus jeunes de celles qui restent.
Je vous ai marqué d'une croix Mme de Beaune. C'est bien elle je vous assure, ne la croyez pas enlaidie.
contenant les restes des religieuses de Sainte-Ursule enlevés à leur sépulture.
La supérieure (84 ans) est la première à droite : elle est frappante comme ressemblance.
Les deux autres, hospitalisées aussi, sont les deux plus jeunes de celles qui restent.
Je vous ai marqué d'une croix Mme de Beaune. C'est bien elle je vous assure, ne la croyez pas enlaidie.
Il y a quatre vues de cette cérémonie, je vous les réserve. Mais trois de ces cartes laissent voir des cercueils.
Cela ne vous impressionne-t-il pas ?"
Cela ne vous impressionne-t-il pas ?"
Neuf des 10 cercueils sont déposés dans la même fosse. Ils contiennent non pas les corps, mais les ossements regroupés de 54 des anciennes Ursulines décédées.
(Col. Maryse Chabanier)
Dés le mois de septembre qui suivit cette inhumation, un appel était lancé par d'anciennes élèves des Ursulines, afin de financer la construction d'une tombe décente qui remplacerait le rectangle de terre nu où elles avaient enfin trouvé le repos.
<=== Il a été relayé par La Croix, dans son numéro 900 du 2 octobre 1910.
<=== Il a été relayé par La Croix, dans son numéro 900 du 2 octobre 1910.
( Doc. AD19 - cote 68 Pr 11)
ET DE NOS JOURS ?
La tombe collective des Ursulines de l'ancien couvent de la Place Thiers existe toujours et elle est assez bien conservée. Maintenant que nous l'avons localisée, on peut la trouver facilement dans l'allée 76 de la division D du cimetière (entrée par la deuxième porte de l'avenue Thiers - tourner aussitôt à droite).
L'environnement a quelque peu changé par rapport aux deux anciennes cartes où il apparait.
L'environnement a quelque peu changé par rapport aux deux anciennes cartes où il apparait.
Vue d'ensemble de la tombe des Ursulines (Cliché JPC - 11 janvier 2018)
Détails de la tombe (Clichés JPC - 11 janvier 2018)
Sur la plaque du haut, on lit :
SEPULTURE DES URSULINES DE BRIVE
Expulsion le 3 septembre 1906
Transfert le 21 juin 1910
Leurs anciennes élèves reconnaissantes
Il semble que d'autres religieuses Ursulines aient par la suite été inhumées au même endroit. On peut en effet lire sur la plaque du bas :
A MERE MARIE DE JESUS BARDON
Dernière supérieure des Ursulines de Brive
8 décembre 1832 - 16 mai 1912
Sa Famille, Sa Communauté
et ses anciennes élèves
Ainsi celle que nous avons vue en photo lors du transfert, de son vrai nom Jeanne Amanda Bardon, née à Allassac, est décédée deux ans après et a rejoint en terre ses compagnes religieuses; son domicile déclaré était alors "Saint Antoine de Padoue"; elle avait 80 ans, donc 78 et non 84 ans au moment du transfert.
PLUS ENCORE : au sujet de l'ancien couvent des Ursulines ou pensionnat Sainte Ursule, voir aussi la page que nous avons consacrée par ailleurs à cet établissement, ici : CLICK.
(1° avril 2018)